Le site de la numismatique française moderne 1789-2001

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Historique et description des monnaies

Convention
1er Vendémiaire AnI - 3 Brumaire AnIV
(de la République)

22 septembre 1792 - 26 octobre 1795


Le 21 septembre 1792 le roi est déchu et la Convention Nationale proclame la République le 22 septembre 1792. La royauté est abolie et les monnaies royales cessent d'être frappées. Le 10 mars 1793, le Tribunal Révolutionnaire est mis en place, puis le Comité de Salut Public le 6 avril. Fin 1793, la Convention instaure la terreur suite aux troubles intérieurs.

Suite à la mise en application des nouvelles unités de mesure par le décret du 26 mai 1791, la première pièce décimale est frappée sous la Convention, il s'agit de la 5 DECIMES An 2 de Dupré (commémorant le 10 août 1793) dont la fabrication débute le 20 janvier 1794. Cependant, les ateliers de Paris et de province continueront la frappe de pièces avec les anciennes empreintes (au "Génie" et à la "balance").

Une fois la Constitution de l'AN III votée, la Convention s'auto-dissout le 26 octobre 1795 (4 Brumaire AnIV) au profit du Directoire.

La Convention devra, du mois d'août 1793 au 9 octobre 1793 lutter contre des royalistes en révolte à Lyon, puis une armée de la Convention sera assiégée à Valenciennes du 13 avril au 18 juillet 1793. Dans le même temps, la ville de Mayence résiste aux forces prussiennes. Durant ces sièges, des monnaies obsidionales seront émises : voir "Monnaies de siège".

 

Vous trouverez dans ce lien le décret du 8 octobre 1793 concernant le titre, le poids , les empreintes et la datation des monnaies de la République. Ce décret ne sera pas appliqué mais reste intéressant (il est issu du Dewamin).
 

Calendrier Conventionnel Républicain

An I de la République : du 22 sept 1792 au 21 sept 1793

An II de la République : du  22 sept 1793 au 21 sept 1794

An III de la République : du  22 sept 1794 au 21 sept 1795

Etc... jusqu'à l'An XIV : du 22 sept 1805 au 1er janv 1806

Ce calendrier sera adopté par décret du 5 octobre 1793. Le 22 septembre 1792, premier jour de la République et jour de l'équinoxe d'automne fut établi comme le premier de l'AN I. Le nom des jours et mois fut choisi par le poète Fabre d'Eglantine. Napoléon rétablira le calendrier Grégorien au 1er janvier 1806.

C'est la 25 septembre 1792 que les membres de la Convention décident de remplacer les armes royales, emblème de l'état, par une femme : la "République" ou "Liberté" qui deviendra la "Marianne" alors que le roi Louis XVI est en prison depuis plus d'un moi.

Les monnaies de la Convention

Par ordre de fabrication :

Louis d'or conventionnel de 24 livres
Dupré au Génie (1793)
Début de fabrication : second trimestre 1793
Retrait : Loi du 1er juillet 1834

23mm pour 7,649g

 Louis d'or conventionnel de 24 livresLouis d'or conventionnel de 24 livres
Vente Palombo n°2.

Les Louis conventionnels sont rares pour tous les ateliers, même ceux de Paris frappés en plus grand nombre (33.141 ex). L'effigie de Louis XVI a été remplacée par une couronne de chêne entourant la valeur, avec une date grégorienne sous le Génie. La légende devient "REPUBLIQUE FRANÇOISE".

Ces pièces ont été fabriquées suite au décret du 5 février 1793. Mais, fait étonnant, j'ai repris cette loi dans l'ouvrage de Dewamin Cent ans de numismatique française 1789 - 1889 et on peut y lire que : "la légende sera composée des mots REPUBLIQUE FRANÇAISE", alors que les pièces comportent la légende REPUBLIQUE FRANÇOISE. Est-ce une erreur de Dewamin ou bien cette loi n'a-t-elle pas été respectée?

Toujours est-il que ce sont les dernières monnaies en or du système de la livre tournois. Seuls cinq ateliers les frapperont : Lille, Lyon, Montpellier, Paris et Strasbourg.

Les pièces de l'atelier de Montpellier n'étaient pas connues de J. De Mey et B. Poindessault en 1976 (et celles de Strasbourg n'avaient été vues qu'à un seul exemplaire). De plus, ils indiquent l'existence de faux pour l'atelier de Lille.

Voir le Bréviaire 2001 de Jean-Marc Leconte pour les chiffres de fabrication (qui donne entre autre, 528 ex. de ce Louis frappés à l'atelier de Montpellier).
 

Ecu de SIX LIVRES conventionnel
légende "FRANÇAISE"et "FRANÇOISE"
avec date grégorienne
Dupré au Génie (1793)
Début de fabrication : 31 mai 1793
Retrait : Loi du 30 mars 1834

39mm pour 29,48g

 Ecu de 6 livres au génie
Vente Palombo n°8.

Trés peu frappées, les monnaies avec légende "FRANÇAISE", fabriquées uniquement dans l'atelier de Strasbourg (BB), sont très rares.

Par la suite, les frappes se font plus importantes dans la plupart des ateliers et les exemplaires jusqu'à TB ne sont pas trop difficiles à trouver mais les exemplaires en bon état sont tous rares et recherchés.
 

1/2 sol, sol et 2 sols "à la balance"
légende "FRAN
ÇAISE" et "FRANÇOISE"
avec date grégorienne
Dupré (1793)
Début de fabrication : 10 juin 1793
Retrait : décret du 1er octobre 1856

34mm pour 24g env. / 29mm pour 12g env. / 25mm pour 6g env.

Monnaie de un sol aux balances

Ces monnaies sont réalisées conformément au décret du 26 avril 1793.

La fabrication sera majoritairement faite sur des flans en métal de cloche. Il est important de rappeler que le métal de cloche ne peut pas se frapper sans être allié à du cuivre*, car il est trés cassant. Les proportions de cuivre sont d'ailleurs trés variables. 

* Sauf en utilisant le procédé à chaud inventé à Lyon au début de la frappe des monnaies en métal de cloche, mais cette méthode ne fut pas retenue (pour plus de détails voir --> Constitution).

Les 1 et 2 sols avec légende "FRANÇAISE", uniquement frappées dans l'atelier de Strasbourg, sont très rares et en métal de cloche.

Pour le 1/2 sol, seule la légende "FRANÇOISE" fut utilisée et uniquement avec date grégorienne. Ils ont été frappés à La Rochelle (H).
 

Toutes ces pièces sont rares en bon état du fait de leur longue circulation (63 ans). De plus, la gravure très en relief n'est pas protégée par un listel. Les pièces en état B sont toutefois assez courantes.

Les 1/2 sol 1793 H sans point après S de 1/2S sont des refrappes, sans doute anglaise (1808-1810).

Cette variété de refrappe existerait aussi pour le sol de 1793 AA (note du Gadoury 2006 et du répertoire de B. Poindessault). De plus, B. Poindessault mentionne de rares refrappes du sol en argent. Je n'ai pas retrouvé ces pièces.

Certaines pièce d'1sol ont été frappées dans les ateliers provisoires de Dijon, Arras et St-Omer. Il en est de même pour les 2 sols. Ces frappes sont reconnaissables à des points ou étoiles rajoutés prés de la lettre d'atelier (souvent de façon anarchique).

Le sol de 1793 BB existe sur flan en fer.

Le sol de Limoge existe sans la marque d'atelier "I".

La 2sols 1793 D existe mais n'est pas mentionnée ni dans le Gadoury, ni dans le Bréviaire de J. M. Leconte.  B. Poindessault mentionne dans une note de 1976 qu'il en a vendu un exemplaire.

Il est possible que les 2 sols de 1793 avec la vachette de Pau aient été frappés à Toulouse (information donnée dans le répertoire de J. de Mey et B. Poindessault en 1976).

Les 2 sols 1793B avec tranche inscrite "BON. POUR. BORD. MARSEILLE. LYON. ROUEN. NANT. ET. STRASB. sont très rares et il s'agit d'une surfrappe sur flan de Monneron de 2 sols. La même tranche se retrouve sur une 2 sols AN II sans date grégorienne avec la lettre d'atelier "I" (Limoge), elle aussi refrappée sur un Monneron de 2 sols*.

* Un mail intérressant : En relisant l'histoire des Monneron, je viens de trouver le paragraphe suivant : "A partir du 3 mai 1792, l’importation des monnerons fut donc interdite. Comme le stock anglais  était conséquent, ils firent l’objet de contrebande. Les gabelous du Havre firent une ou plusieurs saisies de barils de ces monnaies–médailles."
On peut penser que les monnerons de 2 sols de 1791 saisis, pesant entre 17 et 19 grammes et de 32 mm de diamètre,  furent versés au fond de métal de l’atelier de Rouen qui les réutilisa tel quel pour frapper les pièces de deux sols. Comme les coins utilisés pour la frappe des monnerons ont peu de relief, au contraire de ceux utilisés pour les 2 sols aux balances, on peut comprendre qu'il ne reste pas de traces visibles du flanc original. Ceci explique que l’on ait retrouvé  des 2 sols aux balances de l’atelier de Rouen avec une tranche « BON POUR BORD. MARSEIL. LYON. ROUEN. NANT. ET. STRASB. ». En regardant de plus près l'exemplaire de 2 sols aux balances de Rouen en ma possession (poids de 19,04g compatible avec celui des monnerons de 1791), je vois la trace de ce qui pourrait être un T.
Je vais donc émettre une opinion concernant ces surfrappes. Les flancs saisis ont été cordonnés  pour effacer l'inscription et un certain nombre ont échappé à l'opération. En regardant de plus près mes autres 2 sols aux balances, j'ai trouvé la trace d'un D sur un exemplaire de l'atelier de Pau. Une surfrappe est par ailleurs signalée sur une 2 sols de Limoges.
P.Bouchet ADF 328 (mail reçu le 01/12/2007).

Note du Bréviaire 2001 de JM Leconte : "les 2 sols de 1793 sans lettre d'atelier correspondent à une refrappe anglaise en bronze. Il y a aussi des refrappes anglaise pour 1793 B sur cuivre rouge et flan mince (1808-1810)".

Attention : il existe aussi :

- des 2 sols datés 1793 et sans lettre d'atelier qui sont des copies coulées dangereuses! Ces monnaies sont bien sur en très bon état et semblent avoir été fabriquées à la fin de la Seconde République ou au début de la Troisième République. Un exemplaire se trouvait dans la collection Kolsky (Monnaies VI n°190). Un autre réalise presque 100€ (2006) sur E-bay et trompe un acheteur de plus!

- des 2 sols 1793 B de belle qualité qui sont aussi des refrappes, de 1860 environ (voir n&c n°379). Le module est souvent plus large (35,5 à 36,5 mm) au lieu de 32 à 34 mm avec un poids à peut près stable de 20 à 25g. La couleur est marron chocolat avec l'oeil regardant à droite (au lieu de gauche). La tranche est lisse alors que sur les frappes d'époque elle est brute est irrégulière. Il n'y a pas d'accent sur les E de Liberté Égalité et les différents sont modifiés. Ces exemplaires comportent souvent une cassure de coin importante et la barre sous le 2.S. est parfois absente. L'exemplaire de la vente Vichon d'avril 1990 (n°678) présentait la particularité d'avoir la table inscrite en relief! Démonétisées en 1856, ces pièces fabriquées sans doute vers 1860 n'ont donc pas circulé!

2 sols aux balances refrappe
Refrappe de 2 sols.
 

Ecu de SIX LIVRES conventionnel
légende "FRANÇOISE
"
sans date grégorienne
Dupré au Génie (AnII (1794))
Début de fabrication : 19 décembre 1793
Retrait : Loi du 30 mars 1834

39mm pour 29,48g

 Ecu de 6 livres au génie non daté
Vente Elsen 2009. Sans date sous le Génie.

L'avers est modifié suite au décret du 24 novembre 1793 avec la suppression de la date grégorienne sous le Génie, ne conservant que "l'ANII" au revers. Cette décision n'est parue dans le "Moniteur" que le 17 décembre 1793. La frappe s'est faite en 1794 et avant le 22 septembre puisque tous les exemplaires sont datés AN II.

Bien que la frappe ne fut pas importante (pour les quatres ateliers concernés), ces monnaies sont toutes proportionnellement très rares et recherchées. Elles ont peut-être été refondues en priorité lors du retour au calendrier grégorien en janvier 1806.
 

2 sols et sol à la balance légende "FRANÇOISE"
sans date grégorienne
Dupré (AnII (1794))
Début de fabrication : 19 décembre 1793
Retrait : décret du 1er octobre 1856

34mm pour 24g env. / 29mm pour 12g env

2 sols aux balances non daté
2 sols sans date frappé à Pau.

Le décret du 5 octobre 1793 supprime l'usage du calendrier grégorien (parution au Moniteur du 17 décembre 1793). Une version modifiée des sol et 2 sols omettant la mention de la date chrétienne est apparue (comme pour les écu de 6 livres précédent). La lettre d'atelier a été déplacée vers le bas pour utiliser l'espace libre.

Concernant leur fabrication, les avis divergent mais manifestement, la frappe a débutée dés le 9 décembre 1793 dans certains ateliers.

Ces monnaies sont toutes proportionnellement rares et recherchées. Elles ont peut-être été refondues en priorité lors du retour au calendrier grégorien en janvier 1806.

Il semblerait que tous les exemplaires connus soient en métal de cloche.

Le sol non daté de Lyon (D) existe mais n'est pas indiqué dans le Gadoury, par contre on trouve un chiffre de fabrication de 19 650 ex. dans le Bréviaire de J.M. Leconte. B. Poindessault signale en connaître deux exemplaires.
 

5 DECIMES en cuivre An2
Dupré (An2 (1794))
Début de fabrication : 20 janvier 1794
Retrait : décret 1er octobre 1856

36mm pour 24,475g

5 DECIMES en cuivre An25 DECIMES en cuivre An2

Cette monnaie est la première pièce émise du système décimal. Le système décimal existe déjà bien qu'il ne soit pas encore appliqué aux monnaies (voir "le système décimal", partie Historique et description --> notions de bases). Elle fut surnommée "Robespierre" et aussi appelée "assignat métallique* ".

* Le terme d'assignat métallique fut employé par Dupré lui-même dans une lettre datée du 6 mars 1794 qu'il envoi à la commission qui l'avais pourvu de la fonction de Directeur des fabrications lors des délibérations des 2 et 4 janvier 1794 (à titre provisoire). Dans cette lettre, il demande à ce qu'on lui retire cette fonction maintenant que sont travail est accompli.

A lire : "Un directeur ignoré de la Monnaie de Paris, le citoyen Anfrye" (Jean Mazard) - p141 - 142 - 143 - 144 - 145 - 146 - 147 - 148

L'eau pure jaillissant du sein d'Isis (déesse personnifiant la nature), lave de toutes les impuretés monarchique un citoyen, comme une sorte de baptême républicain. La nouvelle appellation "République Française" et 5 DECIMES l'AN2 apparaît au revers avec une couronne de chêne et d'olivier. On retrouvera cette couronne quasiment à l'identique sur le revers des 5fr Union et Force, avec de minimes différences au niveau de quelques feuilles et glands.

Cette pièce ne respecte pas la règle selon laquelle l'autorité émettrice se trouve à l'avers. La valeur et la légende République Française sont toutes deux au revers.

Cette monnaie commémore* l'anniversaire de la prise des Tuileries du 10 août 1792. Le 10 août 1793 fut organisée (par le peintre David) une cérémonie à Paris sur la place de la Révolution (place de la Bastille) où 86 commissaires des assemblées primaires (départements) vinrent se désaltérer à la fontaine de la Régénération, statue monumentale récemment érigée sur les décombres de la Bastille par les citoyens Suzanne et Cartellier. C'est Héraut de Séchelles, président de la Convention, qui, un rameau à la main, donnait une coupe aux récipiendaires.

*C'est la première pièce commémorative française et il faudra attendre 1982 pour en voir une nouvelle...

 
Images Wikipédia.

Contrairement à ce que l'on peut lire parfois, cette pièce a bien eu cours légal. Cette information est confirmée dans le Moniteur de l'époque qui en donne même les chiffres de fabrication. De plus, il n'est pas rare d'en trouver des exemplaires usés. Cette pièce aurait principalement été mise en circulation dans l'ouest de la France, mais en faible quantité, à priori à cause du manque de matières premières (réquisitionnées pour la guerre).

Sa valeur faciale est nettement supérieure à sa valeur intrinsèque (40 pièces par graves*). Un décime petit module équivaut à 10g de bronze, elle est donc "taillée" à la moitier de l'étalon légal fixé à ce moment là. Il ne faut pas oublier que les décimes et 5ct petits modules ne sont pas fabriqués au bon poids puisque, par soucis d'économie, ils pesaient la moitier du poids théorique! En effet, un décime devrait normalement faire 20g (poids des futurs décimes "grand module"). 5 décimes correspond donc logiquement à 100g de bronze...

*1 grave = 1kg (ou plus exactement 1000,73g).

Un décret du 10 septembre 1793 prévoyait au revers, une arche et un faisceau mais ce projet fut suspendu le 11 septembre. Un essai et un piéfort, tous deux en étain (Cabinet des Médailles), existent. Ils portent le différent "léopard" de Roëttiers (arrête le 19 novembre 1793 et libéré le 21 janvier 1794). Ces essais portent la date du 10 août 1792 et non 1793. On pourrait penser qu'ils ont été fabriqués par Roëttiers, avant la fête anniversaire du 10 août 1793, mais le décret de fabrication date du 10 septembre 1793... (?)

Essai du décime
Essai du décime avec l'arche de la Constitution
(prévue aussi pour la 5 décimes).

J'ai pu lire que : 

L'article IV du décret du 12 septembre 1793 qui définit les caractéristiques de la 5 Décimes précisait : "La légende est Régénération Françoise (...)" pour l'avers, et "République Françoise (...)" pour le revers, mais toutes les pièces sont avec la légende "Française".

Ceci semble faux car ce décret du 12 septembre 1793 est disponible dans le Dewamin et la légende qui y est décrite est bien conforme! Comme quoi il faut toujours vérifier les textes lorsqu'ils sont disponibles ...

Il existe une variété de coins avec "ce sont tous mes enfa." sur le socle d'Isis (en haut du socle sur deux lignes) et un bonnet Phrygien* à la place de la signature de Dupré (en bas du socle). De plus, on trouve une barre sous la date (sous AOUT). Un "léopard" (différent de Roëttiers)  remplace le "niveau". La date est 10 août 1792 avec le 2 à l'envers! La tranche est lisse. Ces pièces sont semble-t-il des essais (Le Gadoury leur attribut les 942 ex. de la première fabrication). D'après le Gadoury de 89, il existe une variété en étain de cette même pièce.

* Dupré signait habituellement ses productions de son nom mais choisi un bonnet comme différent de graveur (signe qui avait été demandé par la commission chargée du projet). On retrouve ce bonnet au revers en légende circulaire en plus de la signature sur le socle à l'avers sur le type courant.

5 DECIMES en cuivre An2 "ce sont tous mes enfa"
Voici une des rares image complète que j'ai pu trouver de cette rare 5 Décimes avec l'inscription "Ce sont tous mes enfa". Elle est issue du Gadoury de 1989 (il y en a une autre dans le Dewamin, peut-être la même!).

La présence du "léopard" de Roëttiers permet simplement de dire que ces pièces ont été fabriquées avant l'arrivée à Paris de Jean-Pierre Joseph Anfrye comme Directeur. On ne sait pas si ce dernier a été appelé de Perpignan pour remplacer immédiatement Roëttiers, arrêté le 19 novembre 1793. Si c'est le cas, ces pièces ont pu être fabriquées avant décembre. Ces spécimens sont peut-être des pré-séries. Ce pourrait aussi être les premières fabrications*, les 942 exemplaires frappés du 20 au 30 janvier 1794,  réalisées sur des flans préparés à l'ex couvent des Barnabites. Ce couvent avait été transformé en véritable atelier temporaire d'août 1792 à l'été 1793. En effet, les ateliers de la Monnaie s'était vu incapable de produire ces flans suite à de nombreux déboires matériels.

Ci-dessus les trois avers présentés dans le Dewamin. (Ce sont tous mes enfa / classique / avec barre sous AOUT)

Une autre variété existe avec une barre sous la date et avec le différent "niveau". Six ans après l'ouverture de ce site, un lecteur me fait parvenir une photo de cette rare monnaie. C'est la seule dont je dispose.


Rare variété avec une barre entre la date et le niveau.

J'ai trouvé dans un article que ces pièces n'auraient pas été misent en circulation car elles ont été jugées "de plus petit calibre et de divers métaux". En fait c'est faux car elles sont bien de même module et matière que les frappes courantes. Elles font environ 25g. A l'avers, les caractères formant les légendes sont légèrement plus petits. On s'étonnera de trouver ces deux coups de poinçon  au revers. Comme on va le voir plus loin, ces coups se retrouvent sur plusieurs exemplaires de ces 5 Décimes, sans que leurs intérêts ne soient connus.

Il est étonnant que le Gadoury de 1989 (comme JM. Leconte en 2001 d'ailleurs!) donne la même cote à cette variété "avec barre" qu'au type courant car elle est extrêmement rare. Personnellement je n'en ai jamais vu!

A noter que Jean Marc Leconte fait une erreur dans son Bréviaire de 2001 lorsqu'il écrit : "barre entre socle et date" puisque la barre est sous la date.

Le 2 février la fabrication est interrompue à cause du manque de cuivre réquisitionné pour la guerre.

La frappe des 5 Décimes reprend le 1er mars suivant, avec une fabrication intermittente qui s'achève semble-t-il le 19 mai 1794*. Cette date fut retrouvée par F. Droulers dans une correspondance de l'Agence monétaire faite à Roëttiers (à nouveau Directeur depuis le 3 mai).

* Contrairement à ce qui est noté dans Monnaies XXV (n°1310) où il n'est pas tenu compte des dernières émissions de mai 1794!

Cette découverte de F. Droulers concernant des délivrances arrêtées en date des 9 et 19 mai 1794 est importante car elle remet en cause tous les chiffres de fabrication avancés depuis toujours, et qui étaient proche de 155.000 exemplaires*. Même si on ne connaît pas les quantités frappées lors de ces dernières délivrances, il est certain qu'elles ont jouer un rôle dans la disponibilité des 5 Décimes, finalement pas si rares aujourd'hui...

* Dans un n° de la Revue Numismatique de 1841, le chiffre de fabrication avancé est de 77 556 pièces pour un poids total de 1900kg et 592g soit une valeur de 38778fr. Cela semble assez précis pour être fiable mais ne correspond pas aux chiffres annoncés dans d'autres pubications plus récentes...

Pour le type définitif, la tranche est inscrite en creux avec "EGALITE LIBERTE INDIVISIBILITE" (conformément à l'article IV, décret du 12 sept 1793).

Il existe bien des spécimens avec la tranche lisse, mais ils sont très rares...Le musée Carnavalet en possède un exemplaire et j'ai pu acquérir le second et unique spécimen que j'ai vu passé en vente (Monnaies d'Antan n°11 de mai 2012). Elles font sans doute parties des premières fabrications... les seules à pouvoir être considérées comme des essais, au même titre que les spécimens avec "ce sont tous mes enfa" et ceux avec une barre sous AOUT! Le spécimen à tranche lisse du musée Carnavalet n'a pas été frappé avec la même paire de coins. Il constitue donc une autre variante. Il existe aussi des pièces ayant été frappées avec les mêmes coins que les exemplaires à tranche lisse de la vso Monnaies d'Antan n°11 et du musée Carnavalet mais avec une tranche inscrite. A l'avers de celui de la vso MDA 11, on trouve un point avant 10 AOUT et après la signature de DUPRE ainsi qu'un accent sur le É ce qui rend ce coin assez différent et facile à reconnaître.


L'exemplaire du bas et celui de la vente MDA n°11.

En revanche, je ne sais pas avec certitude si la variété avec "Ce sont tous mes enfa." porte une inscription sur la tranche. A priori, elles sont à tranche lisse (j'ai lu dans un article que "ces essais sont à tranche lisse").

Les pièces avec la barre sous la date ont la tranche inscrite. Claude Burgan écrit pour l'exemplaire qu'il vend en 1989 : "Même description mais trait de séparation entre la date et le niveau" en parlant de l'exemplaire juste au n° précédent de son catalogue et qui est à tranche inscrite! J'avais déjà supposé que ces pièces étaient toutes avec une tranche inscrite mais c'est maintenant et une quasi certitude.

*J.M. Leconte (Bréviaire 2001) donne une cote plus faible pour la 5 Décimes type définitif à tranche lisse alors que tous les exemplaires que j'ai vu était à tranche inscrite (hormis celui de la vente Monnaies d'Antan n°11). Il serait intéressant que ceux qui ont un exemplaire de cette pièce me communiquent le type de tranche qu'ils ont.

Hormis pour le coins d'avers facilement reconnaissable du spécimen à tranche lisse de la vso MDA 11, il existe plusieurs associations de coins parfois difficiles à différencier. En voici quelques unes pour l'avers et le revers :

On voit bien le déplacement du point après le 2 par rapport au gland juste dessous...

Les variantes connues sont donc les suivantes (cotes indicatives, je n'ai jamais vu les n°1 et 2):

 

 

TB

TTB

SUP

SPL

1

Essai - Avers avec "CE SONT TOUS MES ENFA" et une barre sous "AOUT"
Différent "Leopard" - Tranche lisse

-

1000

1500

2500

2

Essai - Avers avec une barre sous "AOUT" et signé DUPRE
Pas de différent de Directeur - Tranche inscrite

-

700

1000

1500

3

Essai - Avers avec une barre sous "AOUT" - Différent niveau - Tranche inscrite

-

700

1000

1500

4

Essai - Avers avec un point avant 10 AOUT et signé DUPRÉ. - Tranche lisse

-

600

900

1200

5

Avers avec un point avant 10 AOUT et signé DUPRÉ. - Tranche inscrite

150

300

500

700

6

Essai - Avers sans point avant 10 AOUT et signé DUPRE - Tranche lisse

-

600

900

1200

7

Avers sans point avant 10 AOUT et signé DUPRE - Tranche inscrite
Type le plus courant - Plusieurs paires de coins légèrement différents

100

250

400

600

La valeur faciale de cette pièce, trop élevée pour 25g de cuivre et bronze, entraînera son retrait* prématuré le 22 avril 1796 et 78.000 exemplaires encore en stock seront refondus.

* Ce retrait ne sera en fait officialisé que par le décret du 1er octobre 1856.

Véritable "morceau" d'histoire, cette monnaie ravira tous ceux qui s'intéressent à la numismatique révolutionnaire et qui auront la chance d'en posséder un exemplaire.

Fait étonnant, j'ai en ma possession plusieurs exemplaires de cette monnaie avec un coup de poinçon à l'avers qui fait penser à un soleil. Je viens de trouver dans un catalogue (vente Auch en Gascogne du 22 avril 2006) un exemplaire tout à fait similaire, et il y en a d'autres! J'en viens à me demander si ce point n'aurait pas une signification...

5 DECIMES en cuivre An2

5 DECIMES en cuivre An2

5 DECIMES en cuivre An2

5 DECIMES en cuivre An2
Ci-dessus le dernier exemplaire trouvé (sur E-bay en mai 2007), argenté en plus...

Si quelqu'un possède un exemplaire similaire, merci de me le signaler.

Voici ci-dessous un autre exemplaire poinçonné, mais au revers! Cette fois, je crois que l'intrigue n'est pas prête d'être élucidée... En fait, j'avais envisagé que ce coup de poinçon avait pu être réalisé par des royalistes en hommage au "roi soleil"... mais cette hypothèse semble ne pas tenir. On trouve même parfois deux coup de poinçons!


5 DECIMES en cuivre An2
 

Curiosité trouvée sur internet par un collectionneur : une pièce de 5 décimes utilisée pour fabriquer une clé. Sans doute unique!

5 DECIMES en cuivre An2

 

5 CENTIMES petit module An4 A de Dupré
Dupré (An4 et An5)
Création : 15 août 1795
Début de fabrication : 24 septembre 1795
Retrait : 24 octobre 1796

23mm pour 5g

5 centimes petit module AN 4

Le 24 septembre 1795 sont frappées les premières 5 centimes petit module An4 A, fabrication qui se poursuivra sous le Directoire. Ayant été frappées sur des flans de 5g de cuivre, soit la moitié du poids théorique, elles seront refondues en masse lorsque le Gouvernement décide* de rétablir l'ancienne "taille" (soit 10g pour une 5ct). Toutefois, cette pièce est une des plus facile de cette période à trouver en bon état aujourd'hui.

* Loi du 24 octobre 1796 (An5).

C'est donc la première apparition de la Liberté sur une monnaie. Cette femme au bonnet phrygien, de Dupré, devient le symbole national. Elle sera utilisée jusqu'a l'arrivée de Napoléon. Après une courte réapparition (dans l'urgence) de 1848 à 1851, elle est remplacée par la Cérès d'Oudiné avant de revenir sous les traits de Dupuis, Chaplain, Patey, etc...

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