Le site de la numismatique française moderne 1789-2001 |
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En 1789, les caisses de l'Etat sont vides. Pour éviter la banqueroute, le 2 Novembre, l'Assemblée Constituante décide de mettre les biens du Clergé à la disposition de la Nation. Les 19 et 21 décembre 1789, elle prévoit l'émission d'assignats portant intérêt à 5%, remboursables sur le produit de la vente des biens du clergé et garantis par les biens nationaux. Finalement, et contrairement à ce que l'on peut lire souvent, les premiers assignats ne seront émis qu'en juin et août 1790 (même si certains sont datés 1789) et ne rapportent que 3%. Cette première émission comprend trois valeurs : 200, 300, et 1000 livres. Au 7 septembre 1795, 45 milliards d'assignats ont été émis et les intérêts ramenés à 0. Cette inflation provoque une hausse constante du coût de la vie, une dépréciation continue de l'assignat et la disparition du numéraire métallique.
Pour combler le déficit en petite monnaie et faciliter les achats de la vie courante, des entrepreneurs privés ont mis en circulation des monnaies de cuivre, ou plus rarement d'argent. Elles n'eurent jamais cours légal mais circulèrent abondamment de 1791 à 1794 bien qu'interdites par décret en 1792. MonneronLes monnaies de confiance les plus répendues sont celles des frères Monneron, "négociants à Paris" (et éditeurs de médailles), notamment les cinq sols dites au "Serment" ou "Pacte Fédératif" avec la légende "REMBOURSABLE". Les frères Monneron feront fabriquer des pièces de 2 et 5 sols en Angleterre par Matthew Boulton, sur des balanciers animés par des machines à vapeur misent au point par James Watt. Les frappes auraient commencé fin 1791. Les frères Monneron font faillite en 1792 et, bien qu'interdites par un décret du 3 septembre 1792, ces monnaies particulières circuleront jusqu'à fin 1793 début 1794. Par ailleurs, la dépréciation rapide des assignats entraîna la thésaurisation (et certainement des refontes) de ces belles pièces car leur valeur intrinsèque (bronze) dépassait à un moment leur valeur faciale. A lire pour ceux qui veulent allée plus loin : Frères Monneron, histoire d'une faillite... A noter l'inscription sur la tranche à partir de 1792 : "LA CONFIANCE AUGMENTE LA VALEUR" qui en dit long sur l'état d'esprit du peuple à l'époque! Pour compléter ce court résumé de l'ouvrage "Monnaies de confiance", vous trouverez dans le lien suivant une intéressante biographie des frères Monneron. ---------- Le marquage de la tranche sur les Monneron Jusqu'en 1807 la majorité des monnaies sont frappées sans virole et il faut attendre 1831 pour que soient utilisées les viroles brisées qui permettront le marquage en relief. Concernant les Monneron, vu la régularité des monnaies, il est certains qu'ils furent frappés avec une virole. Cette virole était lisse, le marquage de la tranche était fait ultérieurement (les avis divergent!) entre deux tringles montées sur une machine de Castaing. On trouve donc des tranches inscrites indifféremment dans le sens A ou B. Les défauts de marquage et les inscriptions qui se chevauches ou qui restent incomplètes sont courantes. Si la virole avait été gravé en
relief pour inscrire la tranche au moment de la frappe,
elle aurait été faite de plusieurs parties pour
pouvoir sortir la pièce après la frappe mais ce système
ne fut mis au point que plus tard. De plus, la tranche ne
pouvait pas être marquée avant la frappe car
on peut imaginé que la pression contre la virole lors
de cette frappe aurait effacé le marquage.
Premier type : "A ECHANGER..."
de 1791 (AN III)
La scène sur l'avers rappelle le serment de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 qui commémorait la prise de la bastille. Les monnerons de CINQ-SOLS datés 1791 et AN III sont beaucoup plus rares que ceux de 1792 AN IV. La légende sous l'autel est en chiffres romains. La frappe de la scène dans l'ovale entraîne une déformation du bord qui s'incurve légèrement et ne permet pas à la légende "VIVRE LIBRE OU MOURIR" de bien sortir (sans S à LIBRE). Ce problème sera en partie résolu sur la seconde émission de 1792 (avec S à LIBRES).
Pour le Monneron de 1791, on trouve le millésime à l'exergue (comme ci-dessus) mais aussi en légende circulaire avec 1791 à 10h, au niveau de "FRERES". La légende est donc décalée et commence avec "MONNERON" centré en haut du revers [ Photo ]. Les rares pièces avec la date en légende circulaire sont les tous premiers monnerons de cinq sols qui ont été fabriqués (avec les 2 sols datés 1791). La valeur est exprimée avec 50L. A noter que la tranche inscrite en creux est différente du second type (sauf pour une partie de celles de l'An III et quelques An IV) avec : "DEPARTEMENTS . DE . PARIS . DE . RHONE . DE . LOIRE . ET . DU . GARD ." Second type
: "REMBOURSABLE..." de 1792 De façon générale, la tranche est différente du premier type, et inscrite en creux : "DEPARTEMENS DE PARIS . RHONE ET LOIRE . DU GARD . &". Seule une partie des rares pièces de l'An III* et quelques exemplaires de l'An IV ont la tranche avec "DEPARTEMENTS...", comme le type précédent avec la date en chiffres romain. Ces spécimens sont alors de poids lourds. * En effet, j'ai pu trouver des exemplaires du Monneron de cinq sols au pacte daté AN III dont certains portaient la tranche "DEPARTEMENTS..." et d'autres la tranche "DEPARTEMENS..."! Ceci nous indique que les nouvelles tringles de marquage des tranches étaient prêtes en l'AN III et quelles ont servi à inscrire quelques flans lourds avant le passage aux flans plus légers utilisés en l'AN IV. Pour les pièces de l'An IV, le poids est le plus souvent en dessous de 28g. Les exemplaires de l'An III sont beaucoup plus lourds (31 à 33g*). Ce poids correspond aux monnerons du premier type. La réduction de poids intervient donc au passage de l'An III à l'An IV. Seules les quelques pièces de l'An IV avec la tranche DEPARTEMENTS du premier type sont encore de poids lourd. Le poids de ces flans peut parfois descendre jusqu'à 30g. Ces flans lourds, devaient encore être en stock dans l'atelier lors de la modification du coin (passage du type 1 au type 2, lorsque la légende devient "REMBOURSABLE..."). Ils ont été frappés avec les nouveaux coins du second type, datés An III puis IV. * Le poids de l'exemplaire daté AN III de la vente Aix enchères art d'octobre 2007 et toutefois de peu inférieur à 30g avec 29,49g (tranche DEPARTEMENS sans T).
D'après certains, on peut trouver deux variétés quand à l'indication de la valeur en assignats : 50# et 50L. Il s'agit probablement d'une erreur. Seules les pièces du premier type portent l'indication 50L. Il existe deux types de gravure pour la légende des monnerons de l'An IV avec 50# : - l'une avec VIVRE LIBRES OU MOURIR écrit en petit et sans point au-dessus du M de MONNERON au revers , - l'autre avec VIVRE LIBRES OU MOURIR écrit en plus gros et avec un point au-dessus du M de MONNERON au revers. Il s'agit sans doute d'une modification ultérieure qui permet de dire que les monnaies avec le point sur le M ont été frappées après celles sans le point sur le M. On notera que les rares exemplaires de l'An IV en frappe médaille que j'ai pu trouver sont des hybrides, avec avec le premier revers où il n'y a pas de point sur le M de Monneron, mais avec le second avers où la légende VIVRE LIBRES OU MOURIR est écrite en plus gros! On ne peut toutefois pas en déduire que la fabrication en frappe médaille est volontaire, car cette association de coins existe aussi en frappe monnaie. ---------- Si l'on veut établir une chronologie dans la frappe de ce second type daté An III puis An IV, elle semble être la suivante : 1 - Utilisation de flans lourds encore en stock du premier type de 1791 et marquage de la tranche avec la légende "DEPARTEMENTS..." pour la frappe de monnaies du second type datées 1792 et AN III (avec la nouvelle légende "REMBOURSABLE"). 2 - Utilisation de flans lourds et inscription de la tranche avec la nouvelle légende "DEPARTEMENS..." pour la frappe de monnaies toujours datées 1792 et AN III (sans doute pour "finir" un stock de flans lourds et les coins de l'AN III). 3 - Utilisation (peut-être simultanée) de flans lourds du premier type (ancien stock) et marquage de la tranche avec "DEPARTEMENTS...", frappés avec les nouveaux coins datées 1792 et AN IV. 4 - Utilisation de nouveaux flans plus léger dont la tranche est inscrite avec la nouvelle légende "DEPARTEMENS..." pour la frappe des monnaies suivantes (datées AN IV). 5 - Modification de la taille des légendes à l'avers (plus grosses) et frappe avec un coin de revers précédent (sans point sur le M). Tranche "DEPARTEMENS..." 6 - Utilisation du nouveau coin
d'avers modifié (avec légendes plus grosses) et ajout d'un point sur le M
de Monneron au revers. L'exemplaire de Monnaies XI n°1438 (AN IV, 50#, tranche "DEPARTEMENTS..." avec un point sur le M et poids lourd) pose toutefois un problème car il confirme que les derniers coins (avec grosses légendes à l'avers et un point sur le M au revers) ont servi à frapper des flans prévu pour le premier type de 1791. Je pense que c'était surtout par soucis d'économie, certainement pour épuiser un fond de stock! Une monnaie similaire était présente dans la vente Aix Enchères Art d'octobre 2007 mais en frappe monnaie. ---------- Un exemplaire de cinq sols au pacte en argent de 27,13g était proposé lors de la vente Palombo n°1. Il semble unique et a réalisé 4400€!
Cet exemplaire (tranche DEPARTEMENS...) est plutôt énigmatique car le coin d'avers est celui qui a servi à frapper les monnerons suivant du type 3 avec VIVRE LIBRES OU MOURIR écrit en plus petit (le coin de revers étant celui avec un point sur le M). Le grénétis plus large en forme de bâtonnets serrés provient du fait que les flans prévu pour le troisième type ne font que 38mm et c'est le grénétis qui ratrappe les 2mm que l'on a en trop ici. Il s'agit d'un essai du coin d'avers réalisé avant la frappe du type 3 (le revers est un coin déjà utilisé pour le second type du monneron au Pacte). D'autre part, il se pose le problème du poids car un exemplaire en argent devrait être beaucoup plus lourd! Il est donc possible que cet exemplaire soit en fait en bronze et recouvert d'une épaisse argenture d'époque. Ces flans spéciaux sont sans rapport avec les monnaies ayant été argentées ou dorées ultérieurement. ---------- On trouve aussi des monnerons recouverts d'une pellicule argentée ou dorée apocryphe comme ceux ci-dessous. Cette argenture se trouve aussi sur les deux sols "à la Liberté assise" de l'AN III et, ce qui est plus étonnant, sur l'essai de deux sols à la pyramide (Catalogue Platt de mai 2007). Rare argenture d'époque et courante argenture apocryphe, comment faire la différence? A découvrir dans l'ouvrage "Monnaies de confiance 1791-1792".
L'exemplaire doré ci-dessus fait 30,40g et, après confirmation, il s'agit bien d'un flan lourd du premier type avec un T à DEPARTEMENTS (frappe monnaie et avec un point sur le M de MONNERON). Troisième type
: 5-SOLS "QUI SE VEND..." de 1792 Les monnerons de 5-sols au Pacte ne font que 38 mm au lieu de 40 mm. Outre le diamètre inférieur, le poids est proche de 25g. Ces pièces sont en frappe monnaie. Ce type est plus courant que le suivant jusqu'au TTB mais reste rare en SUP. Il se trouve que même les exemplaires n'ayant pas ou peu circulé et qui ont encore leur rouge d'origine, présentent souvent des faiblesses de frappe dans les légendes, à l'avers comme au revers. C'est semble-t-il à partir de mai 1792 que la légende des monnerons change au revers : "QUI SE VEND..." remplace "REMBOURSABLE EN ASSIGNATS..." pour se mettre en conformité avec une certaine loi du 3 mai 1792 mais je n'ai pas retrouvé ce texte! Ils seront tout de même interdits en septembre de la même année. Quatrième type
: "CINQ-SOLS" "QUI SE VEND..."
A noter que les monnerons sont usuellement en frappe monnaie mais ce type fut fabriqué en frappe médaille. La légende en creux sur la tranche est "LA CONFIANCE AUGMENTE LA VALEUR" mais J.M. Leconte indique que l'on peut aussi y trouver la légende "DEPARTEMENTS". On ne sait pas s'il veut dire "DEPARTEMENTS DE PARIS . RHONE ET LOIRE . DU GARD . &" ou "BON POUR LES 83 DEPARTEMENTS". En fait, seuls les essais n'ont pas encore la bonne tranche, comme l'exemplaire en vermeil décrit plus loin. Pour ce type de monneron, on trouve un essai du revers sur flan bruni avec l'avers du type précédent (comme sur l'exemplaire de la vente Palombo). Ce dernier étant plus petit (38mm), le grénétis prend la forme de bâtonnets sur un flan de 40mm (photo ci-dessous). Les pièces courantes sont avec VIVRE LIBRES OU MOURIR écrit en plus gros avec un grénétis à oves ovales comme sur la majorité des monnerons au Pacte. Cet exemplaire avec grénétis en bâtonnets provient de la vente Aix Enchères Art d'octobre 2007. La qualité du flan, de la frappe et du centrage sont exceptionnels. Il s'agit bien d'un flan bruni passé inaperçu. La légende REVOLUTION FRANCAISE est avec une cédille au C mais moins marquée. Le coin de revers comporte aussi un fin tiret après QUI SE VEND-. ---------- Deux rarissimes exemplaires étaient proposés dans la VSO Monnaies d'Antan n°2 de décembre 2007 : - un essai sur flan bruni en bronze et frappe médaille de 27,07g - un essai sur flan bruni doré en vermeil et frappe médaille de 31,54g
Commentaires à propos de ce type monétaire (repris
de Monnaies XXIII) : Sur le 5 sols, comme sur le monneron de 1 sol, Hercule essai vainement de briser le faisceau de la Liberté devant le temple de la Sagesse alors que sur le monneron de 2 sols et l'essai "à la pyramide", il brise le sceptre de la royauté*. * C'est le 25 septembre 1792 que les armes royales sur le sceau de l'Etat sont remplacées par une femme : la "République" ou "Liberté" qui deviendra la "Marianne" alors que le roi est en prison depuis plus d'un moi. La gravure de l'avers est différente pour chaque valeur. Au revers on retrouve la légende "médaille qui se vend..." Le monneron de 5 sols à l'Hercule se trouve en frappe médaille et en frappe monnaie. Sur les monnerons de 5 sols à l'Hercule, la tranche courante est inscrite avec : "LA CONFIANCE AUGMENTE LA VALEUR". Parmis les frappes à l'Hercule, seuls les 5 sols ont réelement été utilisées comme véritable monnaie et, même si les SUP ne sont pas rares, on trouve des exemplaires TB ou TTB. Les 1 et 2 sols se trouvent avec la tranche lisse et je dirais même que je ne suis pas certain qu'ils existent avec la tranche inscrite. Au n°1327 de Monnaies IV on trouve un exemplaire du 2 sols avec la mention "reste de tranche inscrite". Il s'agit d'une refrappe sur un deux sols à la Liberté assise et la tranche est restée marquée malgré la pression contre la virole. D'autres exemplaires de 2 sols à l'Hercule refrappés sur des deux sols à la Liberté m'ont été confirmés. L'un d'entre eux est lui aussi avec un reste de tranche, mais aussi avec un reste de date. Pour les rares 2 sols à l'Hercule, c'est le second revers du monneron à la Liberté assise (type 7) qui est repris, justement celui qui comporte la tranche que l'on peut trouver sur ces 2 sols à l'Hercule... Il est probable que toutes les deux sols à l'Hercule soient des refrappes de deux sols à la Liberté et que pour certaines la refrappe ne soit pas détectable. Des notes* dans certains catalogues de vente indiquent que les monnerons de un et deux sols sont des refrappes effectuées fin XIX°. * Note relevée au n°1327 de Monnaies IV : "Margolis pense que ce type de pièce est une refrappe anglaise des années 1850. Ces monnaies de confiance ne figuraient pas dans l'ouvrage de Hénnin en 1826. Vers 1850, le matériel de Boulton fut vendu aux enchères. De la même façon et pour les mêmes raisons, Richard Margolis pense que la pièce de 1 Sol est apocryphe. Pourtant collectionnée, la pièce de 2 sols est particulièrement rare et recherchée. En fait ce type est directement à mettre en rapport avec l'essai à la pyramide." Cette note ne semble pas entièrement exacte car si le sol à l'Hercule figure bien dans l'ouvrage "Cent ans de numismatique 1789-1889" de Dewamin qui date de 1893 (ou il est déjà considèré comme une monnaie apocryphe), ce n'est pas le cas des deux sols qui furent donc vraisemblablement fabriquées après 1893... De plus, je ne pense pas que les monnerons de un et deux sols à l'Hercule soient à mettre en relation avec l'essai à la pyramide décrit ci-dessous car ce dernier semble bien être une frappe d'époque. Monnerons de UN et DEUX sols à l'Hercule, frappe d'époque ou apocryphe? A découvrir dans l'ouvrage "Monnaies de confiance 1791-1792". . ----------
En 2 sols à l'Hercule, on trouve un type avec un revers dit "à la pyramide" sans indication de valeur. D'après plusieurs notes vues dans divers catalogues de vente (ex. au n°193 de la vente Kolsky, Monnaies VI) cette monnaie serait un essai. Je pense plutôt qu'il s'agit d'une frappe d'époque vendue comme médaille de collection. Il semble que cette pièce soit le plus souvent en frappe médaille.
Fait étonnant, ce deux sols à la pyramide existe en flan argenté (Catalogue Platt de mai 2007). On trouve deux associations de coins pour cette fabrication, mais l'une est extrêmement rare. On y trouve des nuages alignés et un avers assez différent... A découvrir....
1791
: 17
à 18g
- 32mm L'avers représente la Liberté assise à gauche, appuyée sur la déclaration des Droits de l'Homme, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien, symbole de la liberté, et derrière, un coq, symbole de la vigilance.
Sur le premier revers de 1791 ("A ECHANGER") on trouve trois variétés quand à l'indication de la valeur en assignats : 50L, 50L. ou 50#. Les deux sols de 1791 ont été fabriquées en même temps que les cinq sols au Pacte de 1791. Pour la seconde émission ("qui se vend" et datée 1792) il existe une variété sans les parenthèses autour de PATENTE. Elle est nettement plus rare mais pourrait parfois être la conséquence d'un coin bouché. La légende de la tranche (avec les points souvent absents entre les mots) est inscrite en creux dans le sens A ou B avec : - sur les premières émissions de 1791 : "BON POUR BORD. MARSEIL. LYON. ROUEN. NANT. ET STRASB." - sur les secondes de 1792 : "LA. CONFIANCE. AUGMENTE. LA. VALEUR". La fabrication de cette seconde émission de deux sols débute certainement en même temps que celle des cinq sols du type 3, eux aussi avec la légende modifiée "qui se vend". A noter que sur les secondes émissions (datées 1792) on trouve au revers un point au-dessus du F de FRANÇAISE mais je n'en connaîs pas la signification. Des deux sols Monneron de 1791 ont servi de flans pour la frappe de 2 sols aux balances, notamment à Rouen. Voir "Convention" --> "Deux sols aux balances" (rubrique "un mail intérressant").
"CAISSE
DE BONNE FOI"
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3 sols de Thévenon
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3 sols 1791 de Thévenon
d'une qualité exceptionnelle!
26mm et
4,67g. Frappe monnaie.
Il existe deux variétés principales de gravure à l'avers et au revers (une avec un point après le P de B. P. et l'autre sans point après le P comme ci-dessus). En fait c'est trois coins différents d'avers et de revers qui ont été utilisés mais une des associations est rare (à découvrir dans "Monnaies de confiance").
D'après le Bréviaire de J.M. Leconte, les 3 sols de Thevenon et les 2 sols 6 deniers de Montagny devraient peser 4,7g chacune mais la 3 sols avec point après B.P. que j'ai fait 5,69g! On s'aperçoit en y regardant de plus près que les flans furent modifés...
Je n'ai pas encore trouvé d'informations précises sur cette Caisse de Bonne Foi. Ces monnaies sont rarement proposées par les marchands, surtout les 3 sols! J'ai pu obtenir l'exemplaire ci-dessus lors de la vente Aix enchères art d'octobre 2007, il était décrit comme TTB alors qu'il est quasiment FDC... Comme je le dit souvent, il est important de se déplacer pour les belles ventes, surtout lorsqu'il n'existe que le catalogue papier avec des photos souvent trop petites!
2 sols 6 deniers,
26mm
et 4,65g, frappe
médaille.
Le 2 sols 6 deniers ci-dessus (qui se dit aussi " Six blancs de Montagny") existe aussi avec la légende FOI au lieu de FOY mais j'ai mis très longtemp à en trouvé un exemplaire. Les deux sont en photo dans le Dewamin.
2s
6d avec légende FOI (issu du Dewamin).
Sur les exemplaires avec FOI, les lettres de la légende à l'avers EN ECHANGE restent de la même taille alors que les lettres NGE sont réduites sur les pièces avec FOY. On remarquera la cassure de coin au bas de l'avers!
Cotes (coins les plus courants) |
TB |
TTB |
SUP |
2 sols 6 deniers de Montagny |
25 |
80 |
140 |
3 sols de Thévenon |
40 |
120 |
220 |
Toutes les variantes (dont certaines très rares) sont à découvrir dans l'ouvrage "Monnaies de confiance 1791-1792". .
Signalée par un lecteur, une pièce de 3 sols Thévenon apparemment en étain (!) de diamètre 25,6 et pesant 5,28g. Il semble n'y avoir aucune différence de gravure avec celles frappées en cuivre et il ne s'agit pas d'un moulage. Il semblerait que cette monnaie soit répertoriée dans le Hennin sous le n°345. Est-ce un essai ou une fausse monnaie fabriquée avec des coins authentiques?
Variétés et cotes
10 et 20 sols Lefèvre-Lesage à "Liberté
assise" |
20
sols type 2.
Les
20 sols font 3g d'argent pour 24mm de diamètre.
Il existe plusieurs types de gravure pour les 10 et 20 sols. Les plus courantes sont les suivant :
- type (1) avec la légende continue à l'avers, et les légendes plus grosses (donc plus serrées) au revers,
- type (2) avec un point à l'exergue à l'avers, et les
légendes plus fines (donc plus espacées) au
revers.
10
sols type 1.
Les 10 sols font 1,5g
d'argent pour 21mm de diamètre.
Ces pièces sont normalement en frappe monnaie mais cet exemplaire de 10 sols type 1 (ci-dessus) est en frappe médaille. La 20 sols type 1 existe elle aussi en frappe médaille.
10
sols type 2.
La 10 sols ci-dessus existe aussi sans # après 50. On remarque que le texte du revers est écrit en lettres plus petites que sur le type précédent.
L'avers des 10 sols, sans être identique, est similaire à celui des 20 sols. Le graveur ne semble pas être connu.
Pour les cotes des monnaies de confiance de la Compagnie Lefèvre-Lesage, les variétés dans l'axe de frappe ne semblent pas encore jouer un rôle important, mais cela pourrait changer...
Cotes
|
TB |
TTB |
SUP |
20
sols légende continue, |
65 |
150 |
320 |
20
sols légende avec point à 6h, |
50 |
130 |
280 |
10
sols légende continue, |
55 |
100 |
180 |
10
sols
légende avec point à 6h, |
50 |
90 |
150 |
Toutes
les variantes existantes (dont 3 en 20 sols, 5 en 10 sols et 4 en
5 sols) sont à découvrir dans l'ouvrage "Monnaies
de confiance 1791-1792".
5 sols Lefèvre-Lesage
aux "Cornes d'abondance" |
Les
5 sols font environ 0,75g d'argent pour 17mm de diamètre.
Pour les 5 sols il existe deux tailles de 5 au revers, l'exemplaire ci-dessus est avec un gros 5.
On trouve aussi des pièces avec 50 ou avec 50#. Les deux variétés (taille du 5 et présence ou non de #) ne semblent pas liées car on trouve le revers au petit 5 avec ou sans #.
Cotes |
TB |
TTB |
SUP |
5 sols |
40 |
80 |
170 |
----------
"Crée au printemps 1792, ces monnaies circulèrent peu après à Paris et en province (principalement à Nantes)".
Ces monnaies
sont, sauf exception, nettement plus rares que les monnerons.
Les quantités
fabriquées sont plus faibles. De plus, elles
sont en argent ce qui est peu commun pour des monnaies de
confiance!
En 1791 on trouve un commissaire du roi nommé Jacques-Guillaume Le Sage qui était chargé du contrôle monétaire et notament de la fabrication des flans (comme à la fonderie de Maromme par exemple). On ne sait pas si celui-ci a un lien avec la fabrication ultérieure des monnaies de confiance Lefèvres-Lesage mais celà pourrait-être une piste (n&c n°379)!
D'autres "Le sage" sont connus à l'époque sans que l'on sache s'il existe un lien de parenté entre eux ou s'il sagit de la même personne :
- un Le Sage dirigeait la manufacture de draps de laine à Rouen de 1757 à 1778 et à Issoudun.
- à la fin du règne de Louis XVI et jusqu'en 1792, un nommé Le Sage était entrepreneur de la manufacture royale de Bourges-Mazières fournissant du fer ouvré.
Une seule chose est sure, un Le Sage ou Lesage associé à un négociant nommé Lefèvre à bien formé une compagnie qui mit en circulation des monnaies de confiance de 5, 10 et 20 sols en argent. Celles-ci furent interdites, elles aussi, par l'arrêté du 3 mai 1792 puis le décret du 3 septembre 1792.
1792 (en bronze). |
"Médaille de
confiance" de 2 sols de Clémanson. Celui-ci
fait 15g.
Sur l'avers, on doit lire en légende circulaire : CLEMANSON ET Cp Nes PLACE CONFORT A LYON" et au revers "VIVRE LIBRE OU MOURIR".
Au centre du revers on doit lire : "médaille de confiance de 2 sols échangeable contre des assignat et mandat (sans "s") de toute valeur" .
Ces pièces sont en frappe médaille. La tranche est brute.
Comme pour les monnerons du premier type (1791), on retrouve la légende "VIVRE LIBRE OU MOURIR" au revers (sans le S à LIBRE).
Cotes |
TB |
TTB |
SUP |
2 sols aux trophées de Clémanson |
40 |
130 |
350 |
Certains exemplaires sont frappés sur des flans en laiton.
Il existe une autre pièce de 2 sols Clémanson dite "à la Devise". Le revers est identique à la précédente mais à l'avers on trouve un faisceau seul avec la légende de part et d'autre : "LA NATION LA LOI ET LE ROI" sur trois lignes. Personnellement, je n'en ai jamais vu. Même Dewamin dans sont ouvrage très complet de 1893 n'avait pu reproduire qu'un dessin de cette monnaie, mais celui-ci est erroné car il n'y a qu'un seul croisement de ruban sur la colonne en réalité...
Là aussi,
on retrouve
au revers la légende "VIVRE LIBRE OU MOURIR" (sans
le S à LIBRE).
Photos
authentiques à découvrir dans l'ouvrage
"Monnaies
de confiance 1791-1792".
5, 7, 10 et 20 sols |
Ces monnaies de confiance furent émises afin de payer les ouvriers de la manufacture de porcelaine de la rue de Crussol à Paris. Elles sont en argent est restent assez rares.
Sur les 20 sols, on trouve la légende : BON POUR / PAYABLE / A VUE EN / ASSIGNATS / DE 50# et sur les plus petites valeurs on a seulement B.P. / PAYABLE / EN / ASSIGNATS / DE 50#.
Ces pièces sont usuellement en frappe médaille mais peuvent être en frappe monnaie.
La 20 sols existe avec une date erronée : 1972 pour 1792.
On trouve de nombreuses variétés pour chaque valeurs. Ces monnaies n'étant pas très répandues sur le marché numismatique, je n'en ferais pas le détail ici.
Idem pour les émissions de la
Caisse Métallique
qui fabriqua des monnaies de confiance en billon de
18 deniers dont on peut retrouver quelques exemplaires
dans divers catalogues de vente.
Enfin, il existe d'autres monnaies de confiance mais leur diffusion fut si restreinte qu'il n'en subsiste certainement aujourd'hui que très peut d'exemplaires. Je ne pense pas qu'il soit utile d'en donner le détail ici. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l'étude de ce monnayage particulier, elles sont décrites dans l'ouvrage "Monnaies de confiance 1791-1792".
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