Le site de la numismatique française moderne 1789-2001

Infonumis, le site de la numismatique moderne, partie histoire des monnaies depuis la révolution

 Accueil

Historique et description des monnaies de la Révolution à la cinquième République, monnaies de prétendant ...      Visualisation des différents états de conservation par type      Historique et description des monnaies de confiance, Monneron, caisse de bonne foi, Clémanson ...
Historique et description des monnaies de siège (siège d'Anvers, siège de Strasbourg, siège de Mayence, ...)      Historique et description des fausses monnaies, répertoire de fausses monnaies      Historique et description des essais et autres monnaies, monnaies de prétendants, monnaies obsidionales, monnaies satiriques, monnaies de visite, timbres monnaies, piéforts, pré-séries,...

Comment classer et préserver vos monnaies

Comment bien acheter et vendre des monnaies

Calendrier des bourses numismatiques et toutes collections

Liste de monnaies à prix marqué

Pour nous contacter

Liste de sites numismatiques

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

 

 


I
n
f
o
n
u
m
i
s

 

 

Historique et description
des monnaies


Vous trouverez dans cette partie, des renseignements pour chaque type monétaire correspondant à une période choisie. Les essais ne sont pas traités (pour le moment).

Il vous sera utile de consulter ci-après quelques notions de base indispensables à la numismatique et en bas de page une partie concernant la description des symboles que l'on trouve sur les monnaies.

Choisissez une période :

Louis XVI (1774-1792) - Révolution
Constitution (1791-1792) An3-An5
Convention (1792-1795) AnI-AnIV
Louis XVII
Directoire (1795-1799) An IV-AnVIII
Consulat (1799-1804)
Premier Empire (1804-1814)
Louis XVIII (1814-1815/1815-1824)
Cents Jours (20 mars-22 juin 1815)
Napoléon II
Charles X (1824-1830)
Henri V
Louis Philippe (1830-1848)
Deuxième République (1848-1852)
Second Empire (1852-1870)
Napoléon IV
Troisième République (1870-1940) Gouv. de Déf. Nationale. (1870-71) Commune (18 mars-28 mai 1871)
Etat Français (1940-1944)
Gouv. Provisoire (1944-1947)
Quatrième République (1947-1959)
Cinquième République (1959-)

Arbre généalogique des derniers rois de France

Histoire du Cabinet des Médailles (N&C n°21)

Les monnaies


Définition
: pièce de métal frappée par l'autorité souveraine pour servir aux échanges (Larousse).

Vous trouverez dans les liens suivant les définitions détaillées données par Michel Amandry dans son dictionnaire de numismatique :
Franc - Monnaie - Numismatique

La puissance (ou autorité) émettrice est généralement placée à l'avers (droit*), et la valeur faciale au revers (mais ce ne sera plus le cas pour certaines monnaies de la Cinquième République). Il est par ailleur interressant de noter que la première pièce du système décimal : la 5 Décimes à la fontaine d'Isis ne respecte pas cette règle.

* Droit : côté d'une monnaie ou d'une médaille où se lit la titulature, l'énoncé ou le symbole d'un régime politique ou d'une quelconque autorité émettrice.

La puissance émettrice est essentiellement symbolisée par l'effigie du souverain en dehors des périodes révolutionnaires (de 1789 à 1802 et de 1848 à 1849) et ce, jusqu'à la fin du Second Empire en 1870.

De tous temps, la monnaie a servi de support aux symboles des autorités en place. Je vous propose de déchiffrer les pièces fabriquées depuis la Révolution, afin de montrer si besoin est, que chaque détail que l'on y trouve a beaucoup d'importance.


 Notions de base importantes

Ces notions vous seront utiles pour bien comprendre certaines informations données dans les différentes périodes.

Billon :

Espèces métalliques composées d'un alliage de cuivre et d'or ou d'argent (le plus souvent d'argent) et contenant peu (ou très peu!) de métal précieux.

Les pièces de 15 et 30 sols fabriquées conformément au décret de 1791, au titre de 667 millièmes, et les pièces de 2 sous, à la lettre N, frappées d'après la loi du 15 septembre 1807, au titre de 200 millièmes, sont les seules monnaies de billon qui restaient en circulation en France en 1845, époque de leur démonétisation.


Balancier :

Outil manuel servant à frapper les monnaies et encore utilisé sous la Révolution. La frappe au balancier disparaîtra avec l'apparition de machines plus modernes et mécanisées au sortir de la Révolution et sous le Premier Empire.

La frappe des monnaies au balancier 

Avant l'aparition du balancier et depuis le XVI° siècle, on utilisait un mouton pour frapper ou découper les monnaies :

La frappe des monnaies au Mouton
Monnayage au mouton, image issue du Dewamin.

Evolution de la fabrication des monnaies en image (issues de l'ouvrage de Dewamin) :

Gravure 1 : la frappe au marteau

Gravure 2 : la préparation des flans

Gravure 3 : l'utilisation du mouton (XVI°)

Gravure 4 : un coupoir pour découper les flans dans une lame

Gravure 5 : illustration d'un balancier (XVII°)

Gravure 6 : la presse monétaire de Thonnelier (XIX°) 


Coin :

Pièce de métal gravée en creux pour marquer le flan lors de la frappe. Cette frappe, d'abord manuelle, sera mécanisée au XVIième siècle avec le "balancier" puis au XIXième avec la presse à vapeur.

Ce coin peut-être réalisé directement par gravure d'un morceau de métal en creux. Toutefois, le modèle était plus généralement gravé en relief : le poinçon, qui était trempé pour le rendre plus résistant et réutilisable. Ce dernier était alors enfoncé dans un bloc d'acier rougi au feu qui devenait un coin (avers ou revers).

Plus tard, l'artiste utilisera un modèle en platre ou en cire d'environ 30cm qui sera reproduit en relief (grâce au tour à réduire) sur un morceau d'acier : la matrice. Ce sont les matrices qui sont envoyées dans les ateliers afin que les graveurs en place réalisent leurs coins en y ajoutant les différents (marques qui permettent de reconnaître le graveur et l'atelier).

Certaines monnaies ont été coulées dans des moules mais les résultats obtenus n'ont jamais été de qualité et cette technique reste marginale.

Condition des graveurs en 1864 :
résumé d'une correspondance d'Albert Barre :

Le Graveur Général est logé dans l'Hôtel central des Monnaies. Ses ateliers lui sont fournis par l'Etat mais le matériel et les frais de personnel sont à sa charge.

Rémunération

Monnaies d'or :
Coins des pièces de 100fr : 10ct / kg de matière frappée.
Coins des pièces de 50fr : 10ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 20fr : 15ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 10fr : 20ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 5fr : 40ct / kg de matière frappée. 

Monnaies d'argent :
Coins des pièces de 5fr : 5ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 2fr : 10ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 1fr : 15ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 0,50fr : 20ct / kg de matière frappée. 
Coins des pièces de 0,20fr : 25ct / kg de matière frappée.  


Démonétisation :

Perte de toute valeur monétaire. La pièce ne vaut plus que le poids de métal qu'elle contient (bien qu'elle conserve toujours une valeur en collection).


Essayage :

Opération qui consiste à vérifier les quantités de métal fin (titre) de l'alliage qui servira à la réalisation des flans. Cette opération intervient aprés l'affinage qui correspond à la pesée initiale les différents métaux entrant dans la composition de l'alliage monétaire.

Vous trouverez dans ce lien la définition détaillée donnée par Michel Amandry dans son dictionnaire de numismatique.


Fautée :

Une monnaie fautée et une monnaie présentant un défaut non intentionnel qui peut surgir au moment de la réalisation des flans ou lors de la frappe (défaut de laminage, de découpage, erreur de flan, défaut de frappe, frappe avec décalage des coins...).

On trouve (surtout au XIXième) des dates et lettres regravées sur d'autres. Ceci est dû au fait que les coins pouvaient changer d'atelier (en fonction des casses et du stock de chacun). Les coins étaient regravés pour correspondre au nouvel atelier de frappe ou a une nouvelle année. Ce fut surtout le cas en l'An 6 et 7 pour les 5fr Union et Force ainsi que pour les divisionnaires de bronze. Cette opération était à la charge du Graveur Général (A. Dupré) après que les ateliers lui aient retourné les carrés non utilisés. Ces monnaies ne sont pas des fautées puisque la modification est intentionnelle.

NB : un ouvrage sur les monnaies fautées à été réalisé en 2010 par Mr CHORT (éditions Gadoury). Indispensable pour les amateurs de monnaies fautées!


Frappe médaille :

Avers et revers dans le même sens lorsque l'on fait pivoter la pièce entre deux doigts (c'est le cas des euro). Sauf exception, l'ensemble des monnaies en franc sont en frappe monnaie avec l'axe des coins à 6h (avers et revers en sens inverse).
 

Frappe incuse :

Monnaie présentant une empreinte en creux consécutive à la frappe du flan par une autre monnaie déjà frappée qui s'est coincée dans le coin. Cette empreinte est donc à l'envers et peut concerner l'avers comme le revers.

Monnaie en frappe incuse
Superbe frappe incuse issue de la VSO Monnaies d'Antan n°2

Attention aux doubles incuses que l'on trouve parfois en vente et concernant les 5ct et décimes de Dupré car elles sont généralement truquées. En effet, les systèmes de frappe de l'époque ne permettent qu'exceptionnellement ce genre d'erreurs et elles sont donc issues d'un bidouillage à l'étau!

Un mail intérressant : Oui il faut se méfier des doubles incuses!
 Les vrais doubles incuses sont rarissimes et se reconnaissent vite, elles sont par contre tout à fait possibles à la frappe au balancier amélioré bien que très peu fréquentes, elles ne concernent presque exclusivement que les dupré. Pour les napoleons III et les céres, toutes sont fausses (elles ne font que très rarement le poids). C'est donc contrairement à ce qui est énoncé, l'unique période où elles sont possibles!
Avant 1788 (alimentation manuelle 1 à 1) impossible, après 1807 impossible aussi (fiabilisation par gengembre de l'alimentation sur le modèle anglais). Pendant cette période intermédiaire, plusieurs tentatives d'alimentation automatiques des flans sont testées et mises en place, avec divers systèmes plus ou moins astucieux mais trés peu fiables. Pour le numismate non averti, on passe directement de la frappe au balancier modèle AUBIN à la presse de Thonnelier! ben non!!! raccourci un peu réducteur, penchez-vous sur le balancier anglais des années 1830, on croirait une presse CAIL de 1870, bon bref.... 
 
Donc pour les dupré:
Il ne  s'agit pas non plus de flans usés car le métal est trop dur à refrapper!
 
Ce ne sont pas des fausses fautées volontaires non plus!
 
Elles sont toujours anciennes... et ce sont des faux pour servir, à une époque où seul le module fait foi à condition qu'on y trouve une vague image de l'autorité émettrice, en relief ou en creux, peu importe! 
 
J'ai pu en observer une quarantaine en 33 ans de spécialisation sur les fautées; 3 seulement sont bonnes. Il s'agit de faux pour servir, réalisés à partir de disques de métal quelconques qui ne font que très rarement le poids, le diamètre et le titre, et  plus rarement de monnaies anciennes. il s'agissait seulement de tirer 5 centimes à partir d'une rondelle de métal, de la façon qui a été clairement expliquée, par pression, ce qui ne marche que très très mal sur un flan écroui, sans lui faire un recuit pour abaisser sa dureté, autant prendre un disque de bronze destiné à un autre usage.
 
Comment distinguer une authentique double incuse (dupré), d'une mauvaise?
 
1) 1ere chose l'observation de la tranche est radicale!!! lisse dans 9 cas sur 10! donc ce n'est pas une ancienne 5c dupré dont la tranche demeure chevronnée même après usure prononcée, au moins des traces...(même chose pour napoleon III, tranche lisse, mais on voit si la tranche est passée ou non au cordonnage).
Une tranche lisse pour une Dupré? donc pas un flan officiel passé préalablement à la machine de Castaing, s'en est fini de la fautée!
 
2) l'orientation avers/revers est une bonne indication, mais surtout le centrage avers/revers qui lui etait très bien respecté grâce à l'emplacement des carrés.
 
3) le poids, la couleur, le titre (il faut la sonner, à défaut d'avoir un spectromètre de masse à la maison..)
   
4) l'expérience... incontournable.
 
En bref... oui aux doubles incuses, si ce sont des monnaies avant 1807, et si elles passent les tests énoncés... mais ça en fait peu... et méritent d'être montrées à un spécialiste. 
 
 Jean-Claude ADF97 (novembre 2007)


Retrait :

La pièce n'a plus cours légal et ne doit plus être utilisée dans les transactions mais peut toujours être échangée aux guichets du Trésor Public et de la Banque de France.
 

Système duodécimal (base de 12) :

Système de poids et mesures utilisé jusqu'à la mise en place du système décimal actuel.

Numismatiquement il fallait :

- 1 liard pour faire 3 deniers,

- 12 deniers pour faire 1 sol (le sou),

- 20 sols pour faire 1 livre (environ 1fr),

- 6 livres pour faire 1 écu,

Dans le système décimal (base de 10), le franc est divisé en 10 décimes ou 100 centimes. De plus, avant que la valeur ne soit indiquée sur les monnaies, la valeur de celles-ci était fixée par ordonnance des souverains. Ils fixaient l'importance de la monnaie en fonction du cours des métaux et des circonstances économiques. Ces ordonnances prévoyaient aussi à quel taux les monnaies étrangères pouvaient être acceptées.

Petite histoire : dans l'antiquité, les Sumériens découvrirent que le chiffre 10 ne pouvait se diviser que par 2 ou 5 alors que 12 était divisible par 2,3,4 et 6. Ils adoptèrent donc la douzaine pour faciliter les calculs commerciaux. Les Romains diviseront ensuite le pouce et 12 onces, l'année en 12 mois et le jour en 12 heures...

Beaucoup de nations utilisent encore le système duodécimal incommode pour les mesures.
 

Système décimal :

Suite aux nombreux problèmes causés par les disparités de poids et mesure en France, il fut décidé de créer un nouveau système de mesure, plus simple et unique. Le "mètre" fut fixé à un dix-millionième de la distance entre le pôle et l'équateur (quart de méridien).

En 1799, les astronomes français Delambre et Méchain regagnent Paris après avoir passé sept ans à mesurer l'arc méridien entre Dunkerque et Barcelone. Au cours de cette mission que leur a confiée l'Assemblée constituante, ils ont dû braver les troubles de la Révolution et de la guerre franco-espagnole de 1793, et triompher des intrigues fomentées par des scientifiques opposés à leurs méthodes. De leurs travaux naît le système métrique, aujourd'hui utilisé dans le monde entier, à l'exception du Libéria, du Myanmar et des États-Unis. Grâce à leurs observations, Delambre et Méchain ont aussi prouvé que la Terre n'est pas une sphère parfaite. Retour sur les découvertes des deux astronomes, à l'aide de reconstitutions, et gros plan sur le cercle répétiteur de Borda, instrument qui leur a permis de réaliser des mesures d'une grande précision.

"Un mètre pour mesurer le monde"- ARTE tv.
 

Partant de cette nouvelle unité*, on détermina valeur du litre et du gramme en réalisant un cube d'un mètre de coté (1m³ d'eau = 1000 litres et 1000kg), puis le diamètre des pièces, avec 1 mètre = 10 pièces de 5fr (soit 370mm) + 10 pièces de 2fr (soit 270mm) + 20 pièces d'un demi-franc (soit 360mm). La pièce de 1fr n'entrant pas dans le calcul.

* Il s'avère qu'il fut utilisé un mètre étalon provisoire avant les vérifications des astronomes Delambre et Méchain. Ce mètre était quasiment identique puisque l'écart avec les mesures des deux scientifiques fut de 0,2mm. Le mètre étalon définitif date donc de 1799.

Le système métrique décimal existe semble-t-il depuis un décret du 26 mai 1791 de l'Assemblée Nationale Constituante. Toutefois, la seule loi relative aux poids et mesures que j'ai pu trouvé est dans le Dewamin, elle est daté du 7 avril 1795! Cette loi est disponible dans le lien suivant : 1ère partie et 2ième partie.

L'adoption totale du système décimal monétaire ne sera décidé que le 15 août 1795 (Convention) dans une Loi concernant la fabrication des monnaies d'or, d'argent et de la petite monnaie. Toutefois elle ne sera réellement appliquée que plus tard. Cette Loi nomme les nouvelles monnaies "FRANC" composé de 100 centièmes qui auront les dénominations de 1, 2, 5 et 10 centimes puis 1 et 2 décimes ainsi que 1/4, 1/2, 1, 2 et 5 francs. C'est la première fois que le nom d'une monnaie française ne correspond pas à une unité de poids.

L'application du système décimal pour tous les poids et mesures (rendu légal par le décret du 18 novembre 1801) aura des débuts difficiles et ne sera rendu obligatoire et exclusif sur l'ensemble du territoire que le 1er janvier 1840 avant d'être largement utilisé hors de nos frontières.

Entre temps, Bonaparte crée le Franc Germinal par la Loi du du 27 mars 1803 (voir "Consulat").

**********

Résumé d'un passage de la Revue de Rouen et de Normandie, Volume 9:

"Avec chaque unité simple décimale, on forme d'autres unités décuples ou centuples, et des unités dix fois ou cent fois plus petites. En outre, d'après la loi du 18 germinal AN III et l'ordonnance du 16 juin 1839, chacune de ces unités de divers ordre a son double et sa moitié. Il suit de là que l'unité monétaire étant le franc, on devrait faire, pour la progression croissante, des pièces de 10fr et 100fr, et, pour la progression décroissante, des pièces de 1 décime et de 1 centime; puis, le double et la moitié de chacune de ces unités donneraient des pièces de 2fr et de 50cts, de 20fr et de 5fr,  (et de 200fr) et de 50fr; de 2 décimes et de 5cts, de 2cts (et de 1/2cts). On devrait donc retirer de la circulation les pièces de 40fr et de 1/4 de fr. "


Taille :

Nombre de flans que l'on doit "tailler" dans une quatité de métal donnée. Ex : une pièce de 5fr de 25g d'argent est taillée à 40 au kilo.

La tolérance (ou remède)  permet des écarts par pièce (ou par flan) pour pallier au problème de pesée mais au final le monnayeur doit faire 40 pièces de 5fr dans 1kg d'argent.
 

Titre (ou aloi) :

Proportion de métal fin contenu dans une pièce. Il est généralement donné en millièmes pour les monnaies décimales dont le nom de la valeur ne correspond plus à un poids (comme c'était le cas avec les livres, deniers, sols...).

La Loi du 27 mars 1803 (Consulat) indique que le franc est maintenu à 5g* d'argent à 900 millièmes et détermine le poids, le titre et la valeur des nouvelles espèces avec un rapport or/argent fixé à 15,5. Ce franc (dit "franc germinal") correspond donc à 0,32g d'or 900 millièmes soit 0,29g d'or pur, ou 4,5g d'argent fin.

* Valeur établie par la Loi du 15 août 1795 et qui correspond au poids théorique de la livre tournois.

Initialement, l'or est calculé en carats, l'argent en deniers (les deniers se subdivisant en grains). Ces termes expriment des rapports et non des poids. Par exemple : l'or à 18 carats contient 750‰ d'or (l'or pur faisant 24 carats) et on pourrait dire qu'une pièce de 20fr or à 900‰ (qui contient donc 5,80g d'or fin) est à 21,60 carats.
 

Virole :

Initialement la tranche était marquée en creux en la faisant rouler en force la monnaie entre deux "tringles" inscrites aussi appelées "viroles". C'est la machine de Castaing (ci-dessous). Ce marquage pouvait être fait avant ou après la frappe. Il sera facilité par l'arrivée de la virole. Il s'agit d'un anneau d'acier lisse ("virole pleine") qui sera monté sur les balanciers. On y place le flan vierge pour obtenir une pièce parfaitement ronde après la frappe.

Par la suite, cette virole sera inscrite en relief, c'est elle qui permet de marquer la tranche lors de la frappe, d'abord en creux puis dès 1830 en relief. Cette virole circulaire sera composée le plus souvent de trois ou six parties pouvant s'écarter pour permettre à la pièce de sortir ("virole brisée") après le marquage.

En France, on ne marqua les tranches en relief en utilisant une virole brisée qu'à partir de 1830 alors que dans le Dewamin on peut lire que cette technique en "virole brisée" fut mise au point par Aubin Olivier peu après 1550! Elle fut néanmoins utilisée bien plus tôt en Angleterre mais ne fut réellement au point que vers 1795.

Initialement, le marquage de la tranche a été mis en place afin d'empêcher les fraudeurs de rogner les pièces pour en récupérer du métal en limant le bord.
 


 

Les symboles sur les monnaies

 
Symbole monétaire  Symbole monétaire  Symbole monétaire  Symbole monétaire

Le Génie ailé (dit "Génie de la France" et plus tard "Génie de la République") debout devant un autel et gravant la Constitution sur des tables : je pense qu'il symbolise un esprit qui, dans la mythologique gréco-romaine traçait la ligne de vie d'un être ou d'un peuple et le protégeait, mais cela reste à confirmer car je n'ai pas retrouvé d'information précise sur cette allégorie.
 

Le sceptre (dit "sceptre de la raison" lorsqu'il a un oeil à son extrémité) : c'est le symbole du pouvoir suprême (le roi en l'occurence pour les monnaies Constitutionnelles). On le trouve dans la main du Génie pour graver les tables.
 

L'oeil : symbole de la perspicacité et de la vigilance. On le trouve par exemple au bout du sceptre de la raison sur les monnaies de la Constitution ou au dessus des tables gravées, sur les monnaies de la Convention.
 

Le coq : symbole de la vigilance et du courage (le coq gaulois est toujours l'emblème de la nation française).
 

Le faisceau : emblème de l'union et de la force armée ("faisceau de licteur" du magistrat élu, dans la Rome républicaine). Il est composé de verges (baguettes flexibles servant d'instrument de punition) liées et contenant parfois une hache. Il est souvent représenté traversé d'une pique et surmonté d'un bonnet phrygien sur les monnaies de la Révolution.

Symbole monétaire   Symbole monétaire   Symbole monétaire   Symbole monétaire
 

Le bonnet : symbole de la République et de la liberté. Le bonnet phrygien se veut rouge pendant la Révolution. Il surmonte parfois une pique en signe de victoire. On le retrouve aussi piqué sur le fléau des balances sur les monnaies de la Convention. Il coiffera la République de Dupré symbolisée par le visage d'une femme aux cheveux long.
 

Le chêne : il est souvent présenté en couronne ou en rameau sur les monnaies, et symbolise la force et la pérennité.
 

L'olivier : c'est l'emblème de la fécondité et le symbole de la paix. Il est souvent présenté en couronne, rameau ou simple branche sur les monnaies et porte toujours des fruits.
 

Le laurier : emblème de la victoire. On le trouve déjà au revers des 5 décimes à la fontaine d'Isis et sur les UNION ET FORCE.
 

La grappe de raisin : on la retrouve, entre autre, sur les monnaies de la Convention et sur la 5fr Bazor, mais je n'ai pas trouvé sa signification exacte. Il s'agit certainement de symboliser la reconnaissance du monde rural et de l'agriculture.
 

L'épi de blé : on le retrouve sur beaucoup de monnaies et il symbolise la prospérité, la fertilité et l'abondance de la terre de France. Il apparaît sur les Sols aux balances et sera repris jusqu'aux monnaies de la Cinquième République (type "Epi" et autres).
 

Les points  :
- placés sous le D de LUD pour les monnaies royales et sous le U de LOUIS pour les monnaies constitutionnelles de Louis XVI (en or, argent et cuivre), ils indiquent que la pièce a été frappée le deuxième semestre de l'année.

- placés à droite, gauche ou au dessus de la lettre d'atelier (avec parfois deux points), ils furent rajoutés sur les coins par les graveurs des ateliers provisoires de la Révolution qui avaient été ouverts dans l'urgence pour frapper les monnaies divisionnaires en métal de cloche (bronze). Ce rajout ne leur avait pas été demandé et reste anarchique. Voir dans les premières pages du Gadoury pour plus de détails sur ces ateliers provisoires et leurs "points secrets".

Ces points peuvent parfois aussi servir à différencier des fabrications suite à l'arrivée d'un nouveau Directeur ou tout autre changement au sein de l'atelier qu'il est important de pouvoir repérer.
 

La date :

- le millésime est en chiffre arabe pour les monnaies de Louis XVI.

- l'année "de la Liberté" du calendrier constitutionnel (voir période "constitution") est ajoutée sur les monnaies de la Constitution. Elle est aussi en chiffre arabe : An1 ("de la Liberté") à An5.

- l'année "de la République" du calendrier conventionnel (voir période "convention") est ajoutée sur les monnaies de la Convention. Elle est en chiffre romain ou arabe. La date du calendrier grégorien est toutefois conservée en plus, sauf en 1793 où, sur quelques monnaies, apparait seulement la date républicaine (AN II).

Le retour au calendrier grégorien (calendrier actuel en chiffre arabe) se fera sous Napoléon Premier, le 1er janvier 1806.
 

La balance : symbole de la justice et de l'équité. Elle est représentée par deux plateaux suspendus à un fléau. On la retrouve sur les sols dit "aux balances" de la Convention.

   Symbole monétaire Symbole monétaire  Symbole monétaire  Symbole monétaire  Symbole monétaire


Les différents monétaires :

- le graveur : avant 1791 chaque atelier possède son Maître Graveur (Graveur Général) qui appose son propre différent sur les coins qu'il doit réaliser d'aprés le modèle fourni par le Graveur Général du Roi. A partir du concours d'avril 1791 réalisé pour les nouvelles monnaies décimales, Augustin Dupré devient le premier Graveur Général de tous les atelier monétaires de France. Son différent apparaît alors sur toutes les monnaies (puisqu'il fournit toutes les matrices aux différents ateliers) jusqu'à ce qu'il soit remplacé par son successeur (en 1803). Le 1er mars 2001 la fonction de Graveur Général est supprimée.

- le Directeur d'atelier : comme le graveur, le Directeur d'atelier appose son différent sur le coin (ex : le célèbre trident de Zéphirin Camélinat).
 

Les lettres d'atelier : lettres apposées sur les coins afin de différencier les monnaies de chaque atelier (par exemple la lettre A permet d'identifier les monnaies frappées à Paris, BB celles de Strasbourg et D celles de Lyon). La marque d'atelier peut parfois prendre une autre forme (ex : l'éclair de Poissy, la vachette de Pau ou le mat de navire d'Utrecht). Cette identification a initialement été instaurée par une ordonnance de François Ier, le 14 janvier 1539. Elle disparaît des pièces françaises en janvier 1880, la fabrication monétaire ayant été centralisée à Paris.

On trouve le détail des différents et lettres d'atelier dans tous les ouvrages numismatique.
 

La fleur de Lys : symbole de sainteté et de pureté depuis l'Antiquité, elle sera reprise sur les monnaies Royales de l'après Révolution. Les fleurs de lys disparaissent à la fin du règne de Charles X.
 

La main : autre symbole de la justice ("Main de la Justice").


Le niveau : symbole de l'égalité.


 Symbole monétaire  Symbole monétaire  Symbole monétaire


Hercule : symbole de la force. Les mains jointes de la Liberté et de l'Egalité sur les Union et Force symbolisent la fraternité.


Cérès : reprise de l'Antiquité par Oudiné, elle symbole la Nature éternelle.
 

La "République" : symbolisation de la République Française qui apparaîtra sous les traits d'une femme, plusieurs fois redessinée jusqu'à la Semeuse d'Oscar Roty (que l'on retrouve sur nos euro).

Le nom de "Marianne" souvent donné à l'incarnation de la "République" aurait été choisit durant la Révolution (Marianne de Dupré) pour reprendre un prénom très répandu au sein des couches sociales modestes : Marie-Anne.


Symbole monétaire Symbole monétaire Symbole monétaire Symbole monétaire
 

L'étoile à six branches : symbolise le "rayonnement". On la retrouve sur le type Cérès du graveur Oudiné.
 

La corne d'abondance : corne remplie de fruits et de fleurs, emblème de l'abondance.
 

La francisque : hache à deux tranchant adoptée par le régime de Vichy comme emblème (1940-1944).
 

La cocarde tricolore : Crée en 1790, elle est au début "nationale" ou "de la Liberté". Elle est portée par les civils patriotes et son port est obligatoire lorsqu'ils vont à l'étranger. Un décret de 1792 interdit, sous peine de mort, le port de toute autre cocarde que la "tricolore". Elle ne figure sur le bonnet phrygien de la République que depuis 1871 (n&c n°376). On la retrouve notamment sur les gravures de Guiraud, Morlon ou Bazor (et sur nos centimes d'euro).

Symbole monétaire  Symbole monétaire


L'aigle : emblème déjà utilisé par les armées de l'Empire romain, repris sur les monnaies  Napoléon III en 1852. On le trouve avec un foudre sous les pattes (attribut de Jupiter).


Le marteau et les pinces sur monnaies du graveur Dupuis : signifient que les français veulent travailler et prospérer, que se soit dans l'agriculture ou l'industrie, à l'abri de la République.


Symbole monétaire   Symbole monétaire


La Croix de Lorraine fut crée par l'amiral Muselier (d'origine Lorraine) en 1940. C'est l'emblème des Forces Françaises Libres ralliées au général De Gaulle.
 
 

anired10_nextup.gif

 

 

 


statistiques


Copyright (c) 2005-2006 infonumis. Tous droits réservés.
contact@infonumis.info